Friday Night Lights, trésor caché

Publié le par Aaron Sanzio

Sur la dernière décennie, la télé nous a fourni une quantité non négligeable de chefs d'oeuvre. Les Soprano? Le plafond de la chapelle Sixtine. Six Feet Under? Un autoportrait de Van Gogh. Mad Men? Une Vierge à l'Enfant de Raphaël. Dans la culture populaire des années 00, les séries télé sont l'équivalent du cinéma dans les années 50. Moins cotée que les séries citées précédemment et quasi-inconnue en France, Friday Night Lights nous plonge dans le quotidien de Dillon, petite bourgade du Texas qui vit au rythme de son équipe de foot US. Présentation de la série alors que débute la cinquième et, malheureusement, ultime saison.

 

Friday Night Lights (FNL, par ailleurs anagramme de NFL, la ligue pro américaine) n'est pas une série sur le sport. Certes, du vendeur de voiture à la pom-pom girl, tous les habitants de Dillon vivent pour le match du vendredi soir et ses drames adjacents. Mais, FNL est avant tout une galerie de portraits qui, mis bout à bout, forment une chronique touchante de l'Amérique dite profonde. Car, bien entendu, le football américain n'est qu'un prétexte, comme la mafia dans les Soprano ou l'enquête policière dans The Wire. Un prétexte pour dresser un état des lieux de l'Amérique contemporaine, qui semble scotchée au XXème siècle, dans le cas de FNL. Facebook, Twitter? Rien de ça ici, juste des hommes et des femmes qui vivent leur vie comme il y a cinquante ans, et se retrouvent le vendredi soir autour d'un terrain de foot. La crise financière? Les rustines du bassin d'emploi local ont sautées, mais le bassin fuyait déjà avant. Tout ceci donne une série larmoyante, réaliste, humaine, sans concession mais jamais moralisatrice. Et c'est là l'un des points forts de la série.

 

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Au milieu de tout ça, Eric Taylor joue son rôle de père, entraîneur, ami, époux à la perfection sans jamais se retourner. A ses côtés, sa femme Tami et sa fille Julie sont ses plus fidèles alliés. Le reste du casting : des ados, les filles pom-pom girls et les garçons footballeurs. Parmi eux, Matt Saracen, quaterback remplaçant, citant Jackson Pollock avant d'aller vendre des hamburgers au fast-food du coin, est l'un des personnages de fiction les plus intéressants qui soit apparu à la télé récemment.

 

Au final, ce serait présomptueux de dire que FNL est l'équivalent de "Sgt. Pepper..." des Beatles, mais c'est fort possible, en revanche, qu'il soit celui de "Odessey and Oracle" des Zombies, trésor caché dans les années 60, redécouvert bien des années après et considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands albums de tous les temps.  

Publié dans Séries

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