Serge, le mag'

Serge, c'est l'auteur de référence en France depuis 50 ans. C'est également, depuis trois numéros, un magazine sur la chanson française dans son ensemble. Le dernier numéro met en couv' Gaétan Roussel, Biolay et Raphaël. L'interview commune de ces trois chanteurs rend hommage à Bashung, disparu il y a bientôt deux ans. A côté de ça, quelques articles sont intéressants mais le parti pris de ne parler que des artistes de manière élogieuse rend le mag très peu subversif, au final. On a un peu l'impression d'être dans le monde fabuleux de Disney, où tout est beau, même Cabrel, c'est dire.

Je ne m'attendais pas à grand-chose en achetant en kiosque ce numéro 3. J'avais juste quelques 40 minutes de train, rien à lire et un kiosque à journaux à portée de main. Le nom du magazine a fini de me convaincre. Serge, c'est un nom magique dans la chanson française qui ouvre de nombreuses portes. Et qui m'a fait ouvrir mon portefeuille. Au sommaire du numéro, outre l'interview ma foi assez bonne des trois chanteurs déjà cités sur Bashung, où Biolay trouve encore le moyen de citer à nouveau les Smiths et Roussel Violent Femmes, on a droit à Juliette, chez elle, Cabrel en interview, un retour sur la première victoire de la musique de Mylène Farmer, Audrey Pulvar qui compare Souchon à Balzac (et Grégoire, c'est Baudelaire?), un carnet de route des BB Brunes ultra-ennuyeux etc. Le mag flirte avec la variété mais reste du bon côté, reconnaissons-lui au moins ça. Et on peut également louer l'initiative.

Mais peut-être est-ce moi qui ai un problème avec la chanson française. Rien que le terme me répulse. La France, c'est surtout Noir Désir, FFF, Daniel Darc ou NTM pour moi, mais je doute que ces artistes aient droit de cité dans le mag alors que ce sont eux les enfants de Serge, pas Mylène Farmer. En regardant les couv' précédentes, on aperçoit Vanessa Paradis et Camelia Jordana. Avec Roussel et Biolay (oublions Raphaël), ça reste assez classieux, tout de même. Je continuerai de checker leurs prochaines couv, on aura peut-être droit à Daho, Françoise Hardy, Chamfort. Je retenterai alors ma chance.