The Zombies, merveille sixties

Publié le par Aaron Sanzio

En relisant mes articles depuis le début, je me suis rendu compte que le groupe que je citais le plus était, non pas les Beatles ni les Smiths mais les Zombies. Ma femme me dit souvent que c'est le concert qu'elle avait préféré (je l'ai pourtant emmené voir John Cale, Ray Davies et Brian Wilson) et c'est vrai que ce concert, dans une petite salle de Saint-Ouen dans le cadre du festival Mo'fo était magnifique. Inespéré, également. Le groupe était séparé depuis quarante ans. Ils s'étaient reformés à l'occasion du quarantième anniversaire de la sortie de "Odessey And Oracle", album éternel, figurant dans tous les classements des meilleurs disques de tous les temps de l'univers. Trois concerts londoniens plus tard, Rod Argent et Colin Blunstone décidèrent de continuer l'aventure, sans leurs anciens accolytes (et avec un guitariste pénible) et c'est comme ça qu'ils atterrirent à Saint-Ouen, banlieue nord de Paris, un soir de janvier 2009.

 

Il faut imaginer Saint-Ouen, un soir de janvier. Arrivés tôt sur place, on chercha un resto, une brasserie ou même une boulangerie pour se restaurer mais les endroits étaient plus glauques les uns que les autres. On fut heureux d'apprendre que la salle avait tout prévu à ce niveau-là et on dîna ainsi devant de jeunes artistes, une bière et un plat bien chaud.

 

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Puis Colin Blunstone arriva sur scène, avec sa voix sucrée, Rod Argent avec son clavier. Et on eut droit à tout ce qu'on était venu voir, une bonne moitié d'"Odessey And Oracle", dont "Time Of The Season" leur plus grand hit, et surtout, en fin de concert, "Tell Her No" et "She's Not There", chanson pop ultime dont j'ai déjà dû parler des dizaines de fois.  Le guitariste abusa de solos plus affreux les uns que les autres mais ne gâcha néanmoins rien de la soirée. Il y a toujours une grande émotion qui se dégage de ces concerts. Les gars sont des survivants, déjà. Colin Blunstone, après l'échec commercial de "Odessey" s'en alla vendre des assurances, par exemple. Et puis, on se trouve tout de même en présence d'artistes qui vous ont accompagné une partie de votre vie. Je me souviens encore du week-end où j'avais emprunté "Begin Here" à la médiathèque de mon bled. J'avais passé l'album en boucle, surtout "She's Not There", peut-être cinquante fois. Ce genre de moments n'ont pas de prix. On m'a demandé aujourd'hui, durant mes quelques heures au bureau qui me font gagner de quoi aller à des concerts, pourquoi je ne m'intéressais pas aux produits qu'on vend, un mélange de tuyaux, compresseurs et tôle? "Ca ne me touche pas". Point barre. Colin Blunstone me donne envie de pleurer, lui. Priceless.

Publié dans Gigs

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