Le Dictionnaire Amoureux Du Rock - de Caunes

Publié le par Aaron Sanzio

J'adorerais vous dire du bien du "Dictionnaire Amoureux Du Rock" d'Antoine de Caunes. Je m'étais promis en commençant ce blog (je dois avouer que j'ai du mal à employer ce mot : blog. Je suis sans doute quelques années trop vieux pour ça bien que n'ayant pas encore l'âge du Christ lors de sa mort ou celui d'Elvis lors du '68 Comeback Special, ce qui revient au même) enfin bref, où en étais-je? Ah oui, je m'étais promis en commençant cette suite de textes sur cet art majeur qu'est le rock, n'en déplaise à Gainsbourg, de n'écrire que sur mes coups de coeur, mais, voilà, on m'a offert à Noël un bouquin que j'aurais certainement acheté moi-même, par curiosité, ce fameux (et fumeux) dictionnaire donc, et je voulais vous en toucher deux-trois mots.

 

J'avais lu une bonne critique sur le bouquin dans Rock & Folk, que j'achète religieusement chaque mois le jour de sa sortie, sous la plume d'Agnès Léglise, par ailleurs ex-femme du type qui était sous la banane de Didier l'embrouille et citée en quatrième dans les remerciements. On ne mettra pas en cause sa sincérité cette fois-ci mais c'est sûr que c'eut été mal vu de sa part de dire du mal du bouquin.

 

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De Caunes, pour qui j'ai pourtant de l'affection, nous raconte en plus de 700 pages ses rencontres avec les grands de ce monde. Sauf que, là où Eudeline dans Rock & Folk réussit à nous dépeindre un artiste de A à Z à travers sa propre expérience, de Caunes, lui, ne fait qu'évoquer... lui-même. "J'ai été à Abbey Road et j'ai failli pleurer", "Je tremblais en entrant dans la loge de Springsteen au Madison Square Garden" etc. On aurait aimé savoir pourquoi, ce que représentaient ces artistes pour lui et pourquoi ils l'avaient touché à ce point. Ajoutez à cela un style d'écriture ampoulé, aux comparaisons grotesques (j'en cite une qui m'a marqué : "comme les poux sur les cheveux de Pete Doherty"), vous obtenez un livre que j'ai failli fermer à la lettre B après avoir lu que Bowie n'était pas forcément sa tasse de thé, affirmation qui venait surtout après que j'ai lu sur de trop nombreuses pages à quel point Archive était un groupe génial. 

 

Si je partage avec de Caunes quelques influences communes (Beatles, Dylan, Gainsbourg, Clash pour ne citer qu'eux), j'avoue que Springsteen m'a toujours laissé froid et j'attendais justement de ce livre qu'il m'ouvre grand les portes de son monde mais, pour le coup, c'est raté. Au lieu de ça, je vais aller me réécouter "Cars and Girls" de Prefab Sprout. En feuilletant à nouveau ce livre, je tombe sur des noms, au hasard : Peter Gabriel, Mark Knopfler, Midnight Oil. Non, décidément, nous n'avons pas que des idoles communes.

 

Désolé, j'aurais adoré prendre mon pied à lire ce livre mais je trouve ça au final assez plat. Même le texte sur les Smiths est sans relief (comment peut-on aimer Springsteen et les Smiths, de toute façon?) et celui sur le '68 Comeback Special d'Elvis ne parle que du mec qui se trouve sur le côté de la scène qui ne me dit absolument rien et pourtant j'ai vu ce concert des dizaines de fois.

 

Finalement, la bonne chose est que ce livre m'a complètement décomplexé. Si lui peut écrire un tel bouquin, être payé pour ça et même avoir des critiques positives, personne ne m'empêchera d'écrire ces quelques lignes par jour, gratuitement.

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